A review by babybirdspoetry
If We Were Villains by M.L. Rio

3.0

Pendant un moment je voulais mettre 2 étoiles parce que Alexander + j'étais saoulée mais, je veux pas être hypocrite, j'ai adoré toute la première moitié et la fin.

Au début, j'étais vraiment prise dans ma lecture, j'avais l'impression de ressentir tout ce que ressentait Oliver et c'était juste incroyable niveau immersion je vais pas mentir. Mais je sais pas trop quand, j'ai lâché ma lecture (notamment à cause des études), et je sais pas pourquoi mais ça m'entraînait plus du tout après, quand j'ai repris.

J'ai hyper kiffé la structure du livre en actes avec des prologues à chaque début d'acte, on revenait dans le présent de manière régulière donc c'était super agréable à suivre.

CEPENDANT !!!!!! Le traitement d'Alexander m'a + que énormément déçue.

Petit 1) c'est le seul personnage au début ouvertement gay et autant ok je sais que dans certains milieux queers y a pas mal de consommation de drogue car queerphobie / traumas liés à la queerphobie => les personnes queers ont une santé mentale moins bonne que la moyenne => ça peut amener certain.e.s à se droguer, et même en dehors de ça oui ok ça peut arriver d'être gay + de se droguer parce que voilà coïncidence but ça a jamais été regardé sous ce prisme-là (et même si tous les personnages en consomment un peu, c'est lui qui en consomme le +) et du coup ça donne juste un énième personnage gay cliché qui adore se droguer et qui est aussi d'après James (si je me trompe pas) un prédateur sexuel (je cite en substance : "où est Alexander ?" "sûrement parti apprendre à des premières années qui ne le savent pas encore qu'ils sont gays") (je rappelle que le gars est en quatrième année). Bref c'est ok qu'un personnage queer ait des clichés mais par pitié traitez-les, parlez-en, je sais pas mais faites pas comme si de rien n'était, dites que votre perso essaie de se sentir à sa place dans la commu et qu'il s'est fait avoir par des clichés queerphobes qu'il a intériorisés, 'fin je sais pas n'importe quoi mais on est fatigué.e.s de voir des personnages clichés !!!!

Petit 2) et ça concerne pas que Alexander. Je vous avoue qu'au début je repèrais pas super bien les personnages donc je croyais que c'était Filippa qui avait un père de "Porto Rico ou Costa Rica" comme c'est elle et pas Alexander qui avait un nom + latinx. Je tiens à souligner que Camilo est aussi chilien et que Filippa la seule chose qu'on sait de sa famille c'est que son père est en prison depuis qu'elle a 13 ans (à moins que j'ai oublié des trucs à cause de la super longue pause que j'ai faite pendant ma lecture). Alors premièrement, en plus d'avoir des problèmes avec de la drogue, ses origines (floues d'ailleurs) suggèrent que Alexander est racisé (après j'ai pas souvenir qu'on en sache quelque chose de sa couleur de peau) et vraiment déjà que c'est super déplacé de parler de n'importe qui "avec des bras de singe" mais si en plus vos fucking "bras de singe" c'est pour parler de quelqu'un de racisé, je sais pas vous vous rendez compte ?????? À un moment, il serait temps de vous rappeler que y a des personnes réelles qui ont été traitées comme des animaux par les colons blancs et que le racisme n'a pas disparu des esprits, donc oui même si c'est pas fait en pensant à mal, ça reste que ça alimente le racisme inconscient des gens et que c'est pas parce qu'il n'y avait pas intention de nuire, qu'il ne faut pas remettre en question ce qu'on dit. Donc vraiment c'est pas normal que cette comparaison à un singe soit passé, ça aurait dû être supprimé. Y a d'ailleurs d'autres moments où Alexander est comparé ou qualifié comme un animal mais les bras de singe c'est vraiment ce qui m'a le + choquée parce que c'était super simple à éviter. La fois où il a été comparé à un chat je veux bien croire que c'était pas visé sur Alexander parce que c'était au moment où tout le monde craquait et que y a d'autres personnages qui ont été comparés à des fauves / félins à ce moment-là ou à la toute fin du livre pour Richard par exemple. Je veux bien croire aussi que la traduction n'a peut-être pas arrangé les choses en mettant des mots qui en français n'ont pas la même connotation qu'en anglais, mais je ne crois pas que ça excuse tout d'autant + que j'ai pas fini de parler de ça là. J'ai dit en début de paragraphe que Camilo était chilien (Oliver le glisse au début du livre dans la narration), bah sachez que à part son prénom, vraiment y a jamais rien eu pour nous rappeler ses origines. Et bref je dis pas qu'il faut absolument développer les origines de tous les personnages, mais bon vu comment Alexander a été traité, je sais pas quoi en penser mais je pose ça là. Aussi perso j'imagine pas automatiquement tous les personnages blancs, donc Filippa je l'ai pas imaginée blanche du fait de son prénom latinx je pense, mais finalement comme on n'a jamais rien su de ses origines, on dirait que M L Rio a pas trop voulu se mouiller à ce propos.

Bref tout ça pour dire que finalement ce livre m'a fait énormément chialé mais je crois que c'est surtout parce que la fin m'a beaucoup rappelé celle de Crime et châtiment (genre la relation Oliver / James = Rodion / Sophie). C'est pour ça que je veux pas lui mettre une trop mauvaise note, genre ce serait pas honnête vis-à-vis de ce que j'ai ressenti.

Petit bonus : la représentation queer avec James et Oliver est cool mais j'aurais bien aimé que la "flexibilité" de la gayness de Alexander soit développé (il dit à un moment être flexible mais on en reparle jamais après) + qu'on parle de son rapport à la drogue. En gros ça aurait pu être un excellent livre si M L Rio avait pas négligé certains points de la représentation queer et si elle avait pas fait n'importe quoi avec la rep latinx.