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A review by babybirdspoetry
Tant que fleuriront les citronniers by Zoulfa Katouh
5.0
C'est un peu étrange pour moi de noter ce livre, ça me donne l'impression de noter le récit d'une vie. Alors, oui je mets 5 étoiles pour le pousser toujours +, en espérant que de + en + de personnes le liront grâce à ça. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne les mérite pas. Bien au contraire, il les vaut amplement. Zoulfa Katouh a une plume magnifique, on sent (je pense même à travers la traduction qui m'a semblé bien) qu'elle sait rédiger et écrire des histoires et des personnages.
Salama est peut-être bien le personnage le plus réaliste que j'ai lu de ma vie. Évidemment, je me suis beaucoup reconnue en elle. J'aurais aimé faire des études de médecine ou de pharma quand je suis rentrée en terminale, j'ai abandonné à cause du stress, mais je n'ai jamais oublié à quel point je chérissais ça. Dans un autre registre, je me suis reconnue en elle dans ses doutes. Depuis que je constate la montée en flèche de l'extrême-droite en France, je me demande parfois si je vais rester. Mais pour aller où puisque la France n'est pas la seule à connaître cette montée de l'extrême-droite en Europe ? Et je ne connais aucun autre pays que la France, je suis née là et j'ai grandi là comme mes parents et mes grands-parents avant moi, alors même si je ne suis pas patriote, j'ai peur parfois de devoir l'abandonner. Comme Salama et Kenan.
En même temps, ce livre, comme l'a bien dit l'autrice, il envoie un message d'espoir et en effet, il m'a redonné espoir. Non seulement il m'a redonné espoir, il m'a aussi + que jamais, donné envie de me battre, pour mes droits mais surtout ceux des autres car je n'oublie pas, jamais, que je reste multipriviligiée dans ce monde. C'est le premier livre que j'ai commencé et terminé en 2024, alors je sens que cette année marquera quelque chose dans mon militantisme. Je voudrais + m'engager, et j'espère de tout cœur que je ne serais pas la seule à ne pas m'arrêter à la lecture de ce livre.
Loin de tout ça, c'est aussi une très belle histoire d'amour, raconté avec beaucoup de justesse. Je tiens à le souligner parce que justement, c'est important aussi de ne pas oublier qu'il y a de vraies personnes derrière les chiffres, et que toutes leurs vies ne devraient pas être résumées à leurs traumatismes, ces personnes ont aussi des rêves malgré les génocides ou les révolutions, et aussi surtout elles ont le droit au bonheur, le droit de ne pas être ramenées à ça, forcément.
D'ailleurs je n'ai parlé que de Salama et Kenan mais tous les personnages sont très poignants : Nour, le Dr Zyad, Yusuf, Lama, Layla, Am, Samar et tous les autres.
Je n'oublie pas non plus tout ce que j'ai pu apprendre sur les traumatismes liés aux bombardements etc. bien sûr, j'avais entendu parler de stress post-traumatique, j'ai lu plein de fois que des personnes avaient dû tout quitter pour s'en sortir, mais Zoulfa Katouh a réussi brillamment à montrer, à faire vivre ce que ça fait et ça peut aider à mieux se rendre compte, même moi qui pensais être bien sensibilisée à ces questions-là, je me suis rendu compte que je ne réalisais pas vraiment. L'histoire du tableau de Layla et de Layla dans les yeux de Salama, c'est ça derrière les mots "tout quitter" et "stress post-traumatique" et je promets que maintenant je penserais à ça quand je reverrais ces termes dans un contexte similaire à la révolution syrienne.
Personne n'est libre tant que tout le monde ne l'est pas.
Que la liberté est douce.
Salama est peut-être bien le personnage le plus réaliste que j'ai lu de ma vie. Évidemment, je me suis beaucoup reconnue en elle. J'aurais aimé faire des études de médecine ou de pharma quand je suis rentrée en terminale, j'ai abandonné à cause du stress, mais je n'ai jamais oublié à quel point je chérissais ça. Dans un autre registre, je me suis reconnue en elle dans ses doutes. Depuis que je constate la montée en flèche de l'extrême-droite en France, je me demande parfois si je vais rester. Mais pour aller où puisque la France n'est pas la seule à connaître cette montée de l'extrême-droite en Europe ? Et je ne connais aucun autre pays que la France, je suis née là et j'ai grandi là comme mes parents et mes grands-parents avant moi, alors même si je ne suis pas patriote, j'ai peur parfois de devoir l'abandonner. Comme Salama et Kenan.
En même temps, ce livre, comme l'a bien dit l'autrice, il envoie un message d'espoir et en effet, il m'a redonné espoir. Non seulement il m'a redonné espoir, il m'a aussi + que jamais, donné envie de me battre, pour mes droits mais surtout ceux des autres car je n'oublie pas, jamais, que je reste multipriviligiée dans ce monde. C'est le premier livre que j'ai commencé et terminé en 2024, alors je sens que cette année marquera quelque chose dans mon militantisme. Je voudrais + m'engager, et j'espère de tout cœur que je ne serais pas la seule à ne pas m'arrêter à la lecture de ce livre.
Loin de tout ça, c'est aussi une très belle histoire d'amour, raconté avec beaucoup de justesse. Je tiens à le souligner parce que justement, c'est important aussi de ne pas oublier qu'il y a de vraies personnes derrière les chiffres, et que toutes leurs vies ne devraient pas être résumées à leurs traumatismes, ces personnes ont aussi des rêves malgré les génocides ou les révolutions, et aussi surtout elles ont le droit au bonheur, le droit de ne pas être ramenées à ça, forcément.
D'ailleurs je n'ai parlé que de Salama et Kenan mais tous les personnages sont très poignants : Nour, le Dr Zyad, Yusuf, Lama, Layla, Am, Samar et tous les autres.
Je n'oublie pas non plus tout ce que j'ai pu apprendre sur les traumatismes liés aux bombardements etc. bien sûr, j'avais entendu parler de stress post-traumatique, j'ai lu plein de fois que des personnes avaient dû tout quitter pour s'en sortir, mais Zoulfa Katouh a réussi brillamment à montrer, à faire vivre ce que ça fait et ça peut aider à mieux se rendre compte, même moi qui pensais être bien sensibilisée à ces questions-là, je me suis rendu compte que je ne réalisais pas vraiment. L'histoire du tableau de Layla et de Layla dans les yeux de Salama, c'est ça derrière les mots "tout quitter" et "stress post-traumatique" et je promets que maintenant je penserais à ça quand je reverrais ces termes dans un contexte similaire à la révolution syrienne.
Personne n'est libre tant que tout le monde ne l'est pas.
Que la liberté est douce.